Au cours d’une conférence conjointe sur l'évolution des pratiques en matière d'évaluation d'entreprises, Baker Tilly France et la DFCG ont insisté sur l'importance grandissante de nouveaux critères d'évaluation.

Les formules mathématiques sont incontournables en matière d'évaluation. Elles permettent de donner une valeur et de fixer un cadre qui soit consensuel entre les experts, et qui rassure. Mais il est important de ne pas subir la dictature des formules, de respecter les bonnes pratiques définies par les experts en évaluation, comme le diagnostic approfondi, l’approche multicritères et l'évaluation des forces de l'entreprise, notamment au niveau du capital immatériel, et de faire preuve d'intuition, et parfois de subjectivité.

Au-delà des formules mathématiques, certains critères sont déterminants pour apprécier la valeur d'une entreprise comme la performance commerciale, le CRM, la performance en e-commerce, mais aussi le type de gouvernance, la qualité du contrôle interne, la RSE, l'état de recensement des contrats, le portefeuille de marque... Des éléments plus stratégiques rentrent également en ligne de comptes tels que le mode de management, avec le taux de turn-over et l'engagement des équipes. Certains critères peuvent être propres à chaque entreprise et identifier les critères pertinents est plus fondamental que les formules et leur mode de calcul. La cohérence globale des éléments contribuant à la valeur est plus importante que chacun des éléments pris individuellement.

Pour certaines entreprises, la vraie valeur se situe dans le potentiel. La stratégie est un élément déterminant, lorsqu'ils négocient avec les repreneurs, les cédants ont souvent de bonnes idées à leur donner pour développer leur entreprise. L'exercice du business plan permettra de vérifier la cohérence entre la stratégie envisagée et les possibilités de l'entreprise. Trois éléments doivent être étudiés de très près : la pertinence de la stratégie, qui doit être le reflet direct du diagnostic, l'adhésion des hommes clés à la stratégie du dirigeant, et la faisabilité.

Les incertitudes doivent être traduites dans la mise en œuvre de la valeur, soit au niveau des prévisions, soit dans les paramètres utilisés, soit dans la conclusion sur la valeur. Il faut également gérer l'incertitude fiscale et prendre en compte les aspects court terme/long terme.